Conférence annuelle du Point de Contact ESPON Luxembourg: « La dimension territoriale de la protection de la biodiversité et de la nature »

Dans le cadre des activités du point de contact ESPON au Luxembourg, le Ministère de l'Énergie et de l'Aménagement du territoire du Grand-Duché de Luxembourg a organisé une conférence sur le thème de « La dimension territoriale de la protection de la biodiversité et de la nature » le 8 novembre 2022 en présence de plus de 50 participants.

Le ministre de l'Aménagement du territoire du Grand-Duché de Luxembourg, Claude Turmes, a ouvert la conférence. Dans son discours, il a souligné qu’en raison de la pression du développement et de l’obligation afférente de prévoir les infrastructures nécessaires, le Luxembourg doit devenir un « champion du monde » de l'optimisation de l'utilisation du sol. Selon le ministre, la consultation internationale « Luxembourg in Transition – Visions territoriales pour le futur décarboné et résilient de la région fonctionnelle luxembourgeoise » a présenté la vision d’un territoire zéro carbone et à zéro artificialisation nette des sols.

Le ministre a souligné qu’il faut promouvoir la multifonctionnalité de l’espace et des bâtiments, en considérant les thèmes de logement, nature et mobilité de manière intégrée. Dans ce sens, l’intention du nouveau Programme directeur d'aménagement du territoire (PDAT), actuellement en consultation, est de présenter une stratégie pour réduire l’artificialisation des sols en chiffres absolus. Afin d’atteindre l’objectif de tendre vers une zéro artificialisation nette des sols en 2050, il faut inciter tous les acteurs à intensifier leurs efforts et de promouvoir la multifonctionnalité. Pour Claude Turmes, une approche intégrée de la planification, au sein des agglomérations aussi bien que dans les espaces ruraux, est indispensable pour la protection de la biodiversité.

Claude Turmes a également mis en évidence la contribution du programme ESPON au développement de stratégies territoriales au Luxembourg et en Europe. Dans ce contexte, le ministre a fait mention des projets SUPER (Sustainable urbanization and land-use practices in european regions) et GRETA (Green infrastructure: Enhancing biodiversity and ecosystem services for territorial development) qui ont été pris en compte lors de l’élaboration du PDAT.

Au cours de la première session de la conférence, les intervenants ont discuté de la dimension territoriale de la protection de la nature. Gaëlle Tavernier, manager régional auprès du syndicat intercommunal PRO-SUD, a présenté le projet MiNELL (Minett Natur an Ëmwelt Léier Lab). Elle a souligné que le projet vise la compréhension territoriale via la promotion des sciences naturelles et la protection de la biodiversité. À cet égard, des ateliers et des formations ont été organisés au Luxembourg.

Ann Muller, coordinatrice générale de l'exposition horticole LUGA (Luxembourg Urban Garden) 2025, a déclaré que l'exposition a quatre objectifs principaux : 1) Ouvrir une fenêtre sur les différentes thématiques de façon à sensibiliser le public local et international; 2) être une plateforme pour toutes les initiatives et projets en lien avec les différents sujets; 3) sensibiliser le public aux défis environnementaux ; et 4) valoriser la multiculturalité et les relations intergénérationnelles. Au Luxembourg, les expositions se tiendront dans le Parc municipal, dans la Vallée de la Pétrusse, au Kirchberg, dans la Vallée de l'Alzette et dans la Nordstad. Seront couverts un nombre de thèmes tels que l'agriculture, l'horticulture, la viticulture, le développement urbain, l'alimentation et la biodiversité.

Frédéric Durand, chercheur au LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), a présenté les parties pertinentes du projet Interreg SDTGR (Schéma du développement territorial de la Grande Région) sur la biodiversité et l'environnement. Il a souligné que le Luxembourg a pour objectif de réduire de 55 % les émissions de CO2 jusqu'à l'horizon 2030 (par rapport à 2004) et puis d’atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Il a averti que les espaces naturels sont de plus en plus fragmentés et affectés par le réchauffement climatique. Selon lui, l’étendue des espaces naturels bénéficiant d’un statut de protection a bien augmenté, mais reste insuffisante. Une coopération transfrontalière pourrait être porteuse d'opportunités en matière de sensibilisation du public, de définitions de stratégies et d’élaboration d'actions conjointes.

Les présentations de la deuxième session se sont concentrées sur la dimension territoriale de la biodiversité. Rayka Hauser, responsable de la politique en matière de biodiversité à la DG Environnement de la Commission européenne, a présenté la « Stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030 ». Elle a fourni des informations sur le cadre politique et les outils qui existent au niveau de l'UE pour la protection de la biodiversité et de la nature, tels que le Pacte vert pour l'Europe, la loi européenne relative à la restauration de la nature, la stratégie de l'UE en matière d'infrastructure verte et la plateforme de l'UE sur la biodiversité. Elle a souligné que les efforts visant à promouvoir l'intégration de la biodiversité dans les fonds européens pertinents doivent être intensifiés. Selon le projet de budget de l'UE pour 2023, la Commission s'est engagée à doubler le financement international de la biodiversité par rapport à la période 2014-2020 (de 3,5 milliards d'euros à 7 milliards d'euros). Elle a également présenté le Vadémécum sur les financements verts, un guide pratique pour accéder aux financements européens pour les projets verts.

Michaela Gensheimer, experte de projet auprès du GECT ESPON, a expliqué que les objectifs du projet GRETA sont de déterminer les modèles territoriaux d'accès aux infrastructures vertes, dans les régions et les villes européennes; les effets potentiels de ces infrastructures et des services écosystémiques sur le développement des régions et des villes; la poursuite de l'intégration des infrastructures vertes dans l'aménagement du territoire; et le développement territorial, ainsi que les facteurs de soutien au développement des infrastructures vertes et aux investissements dans les systèmes écosystémiques. Elle a souligné que l'évaluation environnementale stratégique peut être un outil politique approprié pour incorporer les infrastructures vertes dans les stratégies, plans et programmes, en vue de l’établissement d’un cadre commun pour la mise en œuvre des infrastructures vertes dans tous les États membres de l’UE. Le Luxembourg est l'un des pays pour lesquels une fiche d'information a été préparée dans le cadre du projet GRETA. Selon cette fiche, la contribution des infrastructures vertes à l'adaptation au changement climatique et à la gestion de l'eau sont mises en avant dans le "Plan national concernant la protection de la nature 2017-2021" du pays.

Nora Elvinger, point de contact du programme LIFE au Ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable du Luxembourg, a présenté les objectifs et les types de financements du programme LIFE aux participants. Elle a souligné qu’un sous-programme appelé « Nature et Biodiversité » vise à protéger et à restaurer la nature en Europe et à inverser la perte de biodiversité. Dans sa présentation, elle a également donné quelques exemples de projets qui ont été mis en œuvre au Luxembourg dans le cadre du programme, tels que LIFE Bats&Birds, LIFE Orchis, LIFE Eislek et LIFE Unio. Vous pouvez trouver plus d'informations sur les activités du programme LIFE au Luxembourg ici.

Lors de la table ronde, Robert Wealer du Ministère de l'Énergie et de l'Aménagement du Territoire du Luxembourg, Susanne Heinen du Département Aménagement du Territoire et Urbanisme au Service public de la Wallonie et Helga May-Didion du Ministère de l'Environnement en Sarre ont discuté de la manière dont l'aménagement du territoire peut contribuer à la protection de la nature et de la biodiversité et de ce que les autorités nationales et régionales prévoient de faire à cet égard.

Dans ses remarques finales, Nicolas Rossignol, chef de d'unité « Evidence and Outreach » du GECT ESPON, a donné des informations sur le nouveau programme ESPON et les activités prévues dans ce domaine.

Vous pouvez trouver toutes les présentations de la conférence ci-dessous.

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